J'ai toujours été hermétique au principe du blog. Le dernier article en début de livre, pas vraiment de tri sélectif dans les diverses catégories d'articles, j'ai du mal à me faire à cette présentation qui, manifestement, plaît de plus en plus. Que faire, dans ce cas, sinon changer son fusil d'épaule et se jeter tête la première dans l'aventure du blog ? Alors j'ai pris mon courage à deux mains (enfin, n'exagérons pas trop ! Il ne s'agit pas de vider l'océan avec une cuillère à café) et j'ai créé mon petit blog sans prétention, histoire de me rendre compte par moi-même si je m'en sortirai ou si je m'éclafferai piteusement dans un grand "flotch" bien dégoulinant. Eh bine, j'avoue que je me suis piquée au jeu et je me surprends à poster avec plaisir sur ce blog. Du coup, je me suis rendue compte que le principe même de cet édito suis les préceptes des blogs: le dernier article apparaît en début de page. Ma fois, pourquoi ne pas poster de nouveaux édito directement dans le blog ? C'est plus commode, finalement. Et plus ludique, puisque le lecteur peut ajouter des commentaires. Alors voici le moment de mon auto-publicité: mon blog se trouve à cette adresse: http://chatfeteria.over-blog.com et vous y trouverez le même style d'écriture que sur cet édito.
Je pense que j'écrirai encore des articles pour mon édito ( dans le cas contraire, j'aurai l'impression d'abandonner un vieux copain) mais je posterai plus souvent dans mon blog, c'est certain. Alors soyez-y les bienvenus :o)
Depuis peu, je suis sous le charme d'un homme d'exception, rassurant, pas vraiment beau, mais doté d'un charme fou. Il parle avec calme, il se déplace avec élégance, considère les femmes comme des porcelaines à bichonner et respecter et qui, lors des moments difficiles, ne perd pas son sang-froid. Un Homme, quoi !
Mais qui peut bien être cette perle rare, cet exemple de la gent masculine ? Georges Clooney ? Brad Pitt ? Que nenni: je vous parle ici du commissaire Maigret. J'en vois qui se gaussent, qui ricanent et qui gloussent ? Tant mieux: je n'aime pas partager et ce commissaire-là, il est à moi. Enfin… presque, quasiment: s'il existait vraiment, je te me le veillerais comme le lait sur le feu, prête à houspiller la première donzelle qui oserait le convoiter, me mettre les bâtons (de rouge) dans les roues. Halte-là mignonne, pas touche, terrain miné, chasse gardée ! Oui, quand je défend un homme imaginaire, j'ai souvent des superlatifs de chasseresse ou de guerrière. Sans aller jusqu'à sortir la grosse Bertha, faut pas pousser.
Cet homme-là a toutes les perfections. Même sa pipe, qui doit embaumer la pièce qu'il honore de sa présence, est un plus pour son aura. A y regarder de plus près, c'est vrai qu'il n'a rien d'exceptionnel, si ce n'est de vivre à une époque que j'aurai adoré partager. Ben voilà: tout devient lumineux: ce n'est pas le commissaire que j'aime, c'est tout ce qui l'entoure. Les vêtements ajustés à la perfection, le mobilier cossu (Ikea n'avait pas encore fait d'émules), les voitures somptueuses, les locomotives sublimes, les vraies maisons en vraies pierres, les enfants besogneux et bien élevés (Nintendo n'avait pas encore fait d'émules).
Somme toute, ce n'est pas de l'amour que j'éprouve, mais la nostalgie d'un temps que je n'ai pas connu.
Heu… pour éviter les railleries, je tiens à préciser que je vous parle ici du Maigret interprété par Bruno Cremer, histoire que vous n'ayez aucun doute sur mes goûts en matière de mâles. J'aime beaucoup Jean Richard, certes, mais côté glamour, il est loin de me faire l'effet d'un Kinder Bueno.
Donc, je m'abreuve des épisodes comme on sirote un Martini Dry: avec une délectation retenue. J'admire le soin apporté au choix des lieux de tournage; je m'émerveille devant le travail des accessoiristes qui dénichent le moindre bibelot avec un soin consommé. Moi qui cherche depuis des années un poudrier vintage, j'en vois défiler tout au long des épisodes (jalouse, je suis), Je m'émerveille devant le travail des costumières (au féminin, oui: j'aime l'idée que ce sont des femmes qui ont fait ces splendeurs)
Mais qu'est-ce qui m'attire tant dans cette période, finalement assez sombre, puisque située juste après la guerre ? Après mûre réflexion, je pense qu'il s'agit du respect. tout simplement, tout bonnement, tout bêtement, le respect. Les enfants respectaient les adultes, en se découvrant la tête, en étant polis, et évitant de scander "tu suces ?" ou "Nique ta mère"; le respect des objets: on achetait pour que ça dure dans le temps, que ce soit un meuble, un vêtement ou appareil. La société de consommation aura liquidé cette valeur le temps qu'il faut pour remplir un sac à poubelle en plastique non recyclable.
A cette époque, on allait faire son marché (sans risquer de se faire égorger pour l'argent des courses) et les commerçants nous servaient avec le sourire, toujours prêts à nous aider si nous devions être en difficulté.
Point de Zara, H&M ou Gant. Pour s'habiller, on allait chez la couturier ou le tailleur du coin, qui faisait des merveilles avec trois bouts de tissu et un mètre de biais assorti. Le vêtement était fait à nos mesures, allait durer des années et on pouvait l'accessoiriser à l'infini, puisqu'il était indémodable. Je regrette de devoir porter des collants mousse plutôt que des bas de soie. Les shampooings shampouinaient, sans ajouter des parabens, des silicones ou autres phénoxyéthanols. Au niveau de la nourriture, c'était encore plus simple: on mangeait des légumes pour rester en bonne santé. Aujourd'hui, nos carottes vichy et notre boeuf bourguignon contiennent autant d'hormones qu'une nageuses est-allemande (version mur de Berlin érigé). On se prépare une belle génération de Pamela Anderson, c'est moi qui vous le dit !
La vie était simple, car les gens étaient simples. Les jeunes filles savaient se tenir, Aujourd'hui, elles se roulent des pelles entre elles en soirée, devant l'oeil amusé du photographe Tillate. Point de Loft Story pour étaler l'inculture de la jeunesse: les jeunes étudiaient ou allaient travailler, point barre. Et les vedettes faisaient ce pour quoi elle étaient payées: chanter pour les chanteurs, jouer pour les acteurs, réciter pour les poètes, et ainsi de suite. Ils ne cavalaient point dans le monde pour adopter à tour de bras en distillant, à grand renfort de publicité et d'articles dans les journaux people, leur menue monnaie pour fonder une école ou ériger une barrière, histoire de mieux faire passer la pilule. Une star était une star et ne montrait pas ses sous, ses bijoux, ses tatouages, ses ex, ses suites royales, ses maisons, ses seins ou ses beuveries. Tout au plus pouvait-on apprendre le re-re-re-mariage de Liz ou le nouvel amour de Brigitte.
Mais je ne suis pas non plus tombée de la dernière pluie: je sais bien qu'à cette époque, on devait passer de douloureux moments à s'enquiquiner, le soir, devant la TSF. Pas d'internet, d'Iphone, de Facebook, de forums, d'Expert Miami, de films sur grand écran plasma. Mais on pouvait se rendre à Londres ou Miami dans un avion carrossé comme une Rolls, confortablement vissé dans une place fumeur (j'ai connu ce bonheur-là), avec une hôtesse charmante prête à vous rendre le moindre service avec le sourire. Au restaurant, le serveur vous tirait la chaise et changeait votre cendrier à intervalles réguliers, sans même avoir l'idée de se gausser de votre charmant bibi à plume. On est loin du Mac Do, si appétissant sur la photo du comptoir, servi à la hâte par un personnel stressé et qui, une fois l'emballage pollueur ouvert, ressemble plus à une chaussette à la dérive qu'à un appétissant sandwich.
Je crois que je viens de prendre un sacré coup de vieux, là ! Voilà que je me met à rêver de ce que je ne connais pas, d'échafauder des plans sur une période que ma Maman disait si difficile. On avait peu de choses, peu de moyens et peu d'ouverture sur le monde. L'avenir était à faire et il fallait se retrousser les manches pour bâtir des lendemains plus joyeux. Aujourd'hui, "ils" y sont arrivés. Et nous, qu'en faisons nous ? Nous achetons avant même d'en avoir envie, nous cédons aux Must Have à une allure qui dépasse celle du TGV, nous avons tout, mais à crédit, nous mangeons Bio, mais sans certitude d'avoir le meilleur dans nos assiettes, nous rêvons d'une vie de gloire et de célébrité pour exister et se sentir supérieur à la blèse, la populace. Regardez les jeunes vedettes actuelles: elles ont fait tout ce qui est imaginable pour arriver au sommet et une fois qu'elle y sont parvenue, elles toisent le public et les photographes qui les ont faits avec un dédain immature et effronté. Du reste, la plupart de ces vedettes sont les enfants d'autres vedettes, sans talent, mais avec un nom et des relations.
Allons bon! Voilà que mon billet, qui se voulait rigolo, se transforme en coup de gueule ! Et dire que tout ça, c'est la faute à Maigret !
Depuis le temps que vous lisez mes éditos, vous me connaissez bien: ma meilleure copine, c'est ma télé, bien sûr ! Elle qui me vante le produit miracle qui détache tout, qui repasse tout, qui illumine, râpe, affermit, déride, sentbonise délicatement mes cheveux, fait mijoter sans surveillance, colle sans trace, dégivre en un éclair, fait fondre de graillon du four ou ravive les teintes du papier peint du vestibule. Le télé-achat, bien sûr. Je suis une accro, une addict, comme on dit maintenant.
Mais accessoirement, il m'arrive de regarder autre chose, rassurez-vous (dans la mesure où cela vous inquiétait de m'imaginer en no-life scotchée à son téléphone pour commander des babioles en tout genre). Je regarde les débats politiques, les documentaires, les reportages, les émissions littéraires. En vrai, c'est plutôt Columbo, Arabesque, Friends, Desperate Housewives, les Experts (les trois), les films d'horreur et les comédies. Mais ça fait plus smart de dire que l'on a vu le dernier Apostrophe que d'avouer que l'on s'est bidonné devant le bêtisier.
Bref ! Je m'égare
Arrive le temps des fêtes, avec sa cohorte de lumières, ses couleurs bigarrées, ses senteurs délicates (oui, en cette période, il convient d'adopter le vocabulaire approprié, un vocabulaire festif et imagé) et, avec les festivités hivernales, vient la grille des programmes de fêtes. Les films qui nous font croire qu'à Noël, tout est merveilleux, même les vieux (le reste de l'années, ce sont de vieux emmerdeurs, mais à Noël, se sont de charmants grands-parents; le pépé qui fume sa pipe en taillant un hapeau à galinette cendrée dans un morceau de bois trouvé dans la forêt voisine, la grand-mère qui fait des tartes appétissantes, ou raconte des histoires à de charmants enfants aux yeux écarquillés de bonheur, un sapin décoré à la perfection (le mien ressemble à un porc-épic anémié). Pas une ombre au tableau. Le feu crépite dans la cheminée, les chaussettes y sont accrochées par ordre de grandeur, il fleure dans la maison une délicate senteur de pain d'épices, de vin chaud et de marron. Le Bonheur, quoi. Les films de Noël, c'est ça.
Mais il y a d'autres publics, d'autres goûts dans la nature, donc il en faut pour tout le monde, donc les petits génies de la programmation se creusent les méninges pour nous préparer une grille de fête digne de ce nom. Ils sont bien, tous ces génies de la programmation télévisuelle, non ? Tous, sauf un. Toujours le même. A croire que c'est le patron de la télé himself: je veux parler de celui qui depuis des décennies, sans faiblir, sans un haussement de sourcil, sans même hésiter une fraction de seconde, lance à la cantonade: "Et si on leur programmait la saga des Sissi impératrice ? "
Et pas un ne moufte. "D'accord, patron! C'est une bonne idée, ça" ! Sourire en coin, on se congratule en se disant qu'on a bien sacrément bien bossé sur ce coup et on va prendre l'apéro au troquet du coin, avec la certitude que les téléspectateurs vont passer des fêtes idylliques grâce à nous et nos méninges drôlement affûtées.
Vivement cet été, que l'on sorte de ce cauchemar télévisé !
Car l'été, tout est plus léger et les génies de la programmation sont moins stressés. Ils vont donc se réunir, décider de ce qu'on va adorer voir dans notre lucarne HD écran plat (éventuellement même en 3D) et le noter dans la grille de l'été. Et le petit génie (que je soupçonne d'être le chef, je vous l'ai dit, je crois) va se surpasser une fois de plus: "Et si on leur programmait la saga Angélique marquise des anges ?" La suite, vous la connaissez: congratulations tonitruantes et petit apéro au troquet du coin.
Je pense que pour sauver l'avenir de la télé, on devrait faire fermer le troquet du coin. Les apéros qui s'y donnent sont trop répétitifs et leur pastis ramollit les méninges des clients. Je ne vois que cette explication !
Je dis Marionnaud, mais j’aurai pu dire Manor ou Globus pour les Suissesses, le Printemps, Douglas ou encore le temple Sephora, omniprésent dans l’hexagone, mais qui fait cruellement défaut en terre helvétique. (mais là, c’est un autre débat).
A peine avons nous franchi le seuil, notre cerveau reptilien prend le dessus, nous accapare, nous envahi, nous submerge. Nous n’avons plus deux yeux, mais des scanners. Rien ne nous échappe, tout nous apparaît lumineux, incandescent, évident: on a BESOIN de tout ça.
Madame se dirige machinalement au rayon Chanel ( Dior, Helena Rubinstein, YSL, Clarins, rayer la mention inutile) afin d’assouvir sa soif d'onguents. A commencer par une base pour le pourtour de l’oeil, si fragile. Puis un gel ultra-doux, pour le tour des lèvres, une crème restructurante pour le cou et le décolleté, un voile parfumé pour le corps et, bien sûr, une crème de jour hydratante et un baume traitant pour la nuit, qui va lisser l’épiderme en restructurant les mailles de collagène, créant ainsi une barrière aux agression du temps, de la pollution, du soleil et du stress. Notez, au passage, que le cerveau reptilien est prêt à gober n’importe quoi: il ne gère bien que peu de choses: écouter la vendeuse d’un air entendu, sortir la carte bleue, penser à sortir aussi un éventuel bon de réduction (10 € en cadeau pour tout achat minimum de 870 €, c’est toujours bon à prendre). Je fais l’impasse sur le démaquillant pour les yeux (version waterproof ou non, c’est à dire eau dans huile ou huile dans eau, c’est selon) et du lait démaquillant pour le visage, qui devra être non agressif, huileux ou laiteux, peu importe, mais qui, de toute façon, aura un effet rafraîchissant et lissant. Une petite crème pour les mains, peut-être ? Antitaches de vieillesse, fortifiante du tour de l’ongle et créant une barrière invisible aux agressions extérieures. Nous voila mieux protégée qu’un chevalier dans son armure.
Monsieur, lui, ira acheter un tube de pommade pour la figure et se retrouvera avec un teint de nouveau-né dès la première application. La vie est injuste.
Madame, dirigeons-nous maintenant au rayon maquillage. Là, nous avons l’impression d’avoir scandé «Sésame, Ouvres-toi !» et la lourde porte de la grotte aux trésors roule lentement afin d’en dévoiler les splendeurs. Les fards à paupières de la saison (oui, Messieurs, sachez que pour ce genre de babioles, c’est comme pour les légumes: il y a des saisons pour chaque chose), le fond de teint poudre, le fond de teint voile, le fond de teint crème, couvrant ou transparent, avec capteurs de lumière ou avec effet floutant, le correcteur de teint, le sculpteur, le blush, irisé ou mat, l’anticerne, le rouge à lèvres, longue tenue (donc un peu asséchant) ou hydratant, repulpant ou non, assorti du crayon tour des lèvres de la même teinte ... Oui, Messieurs: après avoir fait un choix sur la texture du maquillage, nous devons encore palabrer sur sa couleur, phase essentielle de la transaction, puisque c’est elle (la couleur) qui va nous sublimer. Et dire qu’il y en a encore qui parlent de beauté intérieure, Sots ! Je fait, là aussi, l’impasse sur l’eye-liner (liquide ou gel), le mascara (allongeant ou épaississant, traitant ou effet faux-cils) et sur les crayons divers: lèvres, yeux (c’est à dire liner ou kajal) et autres bases fixantes, pigments irisés ou mats, pour lesquels, là encore, il va falloir négocier la couleur (LES couleurs, devrai-je dire) puisqu’en plus de tout cela, vous devez également savoir que nous nous maquillons en fonction de la tenue que nous allons porter, de notre humeur du moment et de la luminosité: on ne se maquille pas pareil s’il fait soleil ou si la pluie fait son apparition ou, pire, s'il y a de la neige au soleil. Et que forcément, il y a des jours et des tenues prunes, d’autres qui sont vert d’eau, d’autres qui sont chocolat irisé et enfin d’autres qui sont beige mat. Je vous parle ici de maquillage de jour. Le soir, d’autres paramètres entrent en ligne de compte, ce qui vaut aussi pour la lumière du jour ou la lumière crue du bureau et celle, tirant sur le jaune, du petit resto du coin.
Monsieur va se raser et appliquer sa pommade pour la figure. Eventuellement, il appliquera un peu de baume sur ses lèvres sèches «à cause de cette connerie de froid», mais il le fera en cachette, de peur de passer pour une gonzesse.
Cerise sur la gâteau: le parfum. Ca, c’est notre péché mignon, notre surprise Kinder, notre cadeau Bonux ! Il serait illusoire d’appliquer tous les produits susmentionnés - et dans un ordre bien précis, sachez-le, en respectant certaines règles de base, telles que poudre sur crème, sec sur humide, ligne imaginaire partant de la base du nez au coin externe de l’œil, blush posé en S pour un visage carré ou en diagonale pour un visage court, sans jamais dépasser le centre de l’iris, sauf si vous voulez obtenir un effet glamour, en quel cas il faut effectivement renforcer le côté pinup en forçant sur la pulpe de la pommette. Et tout ça en moins d’une heure ! Illusoire, disais-je donc, de se sublimer et de sentir la hyène rieuse ou le phacochère. Il nous faut donc un parfum qui va nous auréoler, nous suivre toute la journée, laissant un sillage discret derrière nous (point important ! Si le sillage discret nous précède, c’est soit qu’on a forcé la dose, soit que le parfum est trop costaud)
Nous allons donc faire un choix: Fleuri ? Musqué ? Boisé ? Oriental ? La vendeuse (qui est dans notre camp, soulignons-le) va nous expliquer en détail les notes de tête, les notes de cœur et les notes de fond. Pour chaque parfum. La encore, il va nous falloir le flair de Miss Marple pour débusquer LE parfum qui nous convient, celui qui va souligner notre personnalité sans la dénaturer. Et l’essayer, au minimum quelques heures, et pas plus de trois en même temps, le nez humain ne pouvant pas discerner pleinement plus de trois fragrances à la fois. (Ca laisse le temps d’aller acheter des blancs de poireaux et la salade de museau, des yogourt et des boucles d’oreilles à Auchan, à la Migros ou à Carrefour).
De retour dans l’antre de la beauté, nous avons, techniquement, arrêté notre choix sur un jus qui nous plaît. Reste à en choisir la présentation: Eau de toilette ? Eau de parfum ? Parfum ? Eau fraîche ? Avec le voile parfumé ? La savonnette parfumée ? Le déodorant assorti ?
Monsieur, lui, achètera «çui-ci, paske y sent bon.
Et effectivement, tout le monde s’accordera à dire «Tu sens drôlement bon, ce matin !» A quoi, il se sentira obligé de répondre «Merci pour les autres matins» Ce qui le fera passer pour un joyeux drille et un homme qui gagne à être connu ! «Il est trop marrant, ce Georges» «Eh, Georges, on va boire l’apéro, ce soir ?»
Et le soir venu, après l'apéro de Georges, la salade de museau et un épisode de Columbo ou des Experts Miami, il va falloir retirer toute trace de maquillage, afin de ne pas obstruer les pores de la peau durant la nuit. Devant le miroir de la salle de bain, nous démaquillons nos yeux fragiles, puis retirons le maquillage avec le lait hydratant. Deux fois: il faut que le coton imbibé de tonique (resserrant les pores) et passé sur le visage reste propre. Puis vient le moment de la douche et du shampooing. Un shampooing volumateur, puis un après-shampooing lissant et gainant, une mousse structurante et un baume réparateur des pointes sèches.
Pour la douche, nous avons un gel apaisant. Nous, nous avons un épiderme fragile, faut pas déconner avec ça. Donc il est essentiel que le PH de notre gel douche soit neutre et que sa base lavante ne soit pas agressive. La présence d'aloè vera, de miel et d'huile essentielle de géranium garanti un lavage en douceur et une hydratation en profondeur de l'épiderme, sans en retirer le sébum protecteur (PH neutre, on vous a dit !).
Monsieur, lui, prend la grosse savonnette et se lave. Le corps et le cheveux. Et il est propre et sent le frais
Nous, nous devons encore vérifier notre manucure et notre pédicure, appliquer un lait nourrissant sur le corps, une crème réparatrice sur les mains, un gel rafraîchissant sur les pieds, gommer les coudes et les genoux, épiler ce qui doit l’être, rectifier la ligne de nos sourcils, effectuer un massage facial pour lutter contre la ptôse due à l’âge.
Au moment de se glisser sous la couette, Monsieur sent bon le propre et nous, glissante comme une anguille, recouverte de produits qui vont sublimer notre beauté naturelle, nous nous endormons avec une certitude: la Vie n’est pas juste. Car demain, c’est rebelote !
Messieurs, vous comprenez maintenant pourquoi nous ne sommes jamais prête à l’heure: c'est juste que notre peau ne supporte pas la savonnette.
CQFD
Parfois, les choses se passent bien. Pas une anicroche, pas une ride sur le taffetas, tout semble glisser sur l'eau ondoyante d'un lac d'automne mordoré ou se mêlent au bruissement des vagues friponnes les retentissantes trompettes d'un immaculé cygne en quête de quelque provende dont il ferait son inespérée lipée. Travelling avant, fondu enchaîné, musque douce et générique de fin.
Mais certains jours, tout semble se liguer, se retourner, se mettre en tapinois sur notre chemin, afin de nous pourrir la journée, voire la semaine, pour les cas pointus.
En général, cela commence au saut du lit. Soit que le chien aura laissé un cadeau pile poil sur la gauche de la pantoufle, soit c'est notre pied (gauche aussi) qui va frapper celui du lit, sans ménagement, il va sans dire. Et la journée démarre plein pot. La tasse de café à la main, l'œil collé et le cheveux hirsute, notre manche se prend dans la poignée de la porte. ( vous souriez ? C'est donc que vous savez exactement de quoi je parle). L'intelligente logique qui fait de vous ce que vous êtes, à savoir un être humain, devrait vous susurrer de vous remettre au lit illico et d'attendre que ça passe. Mais votre patron ne l'entend pas de cette oreille. Il va donc falloir affronter ce jour avec la meilleure des bonnes volontés et surtout, surtout, un optimisme sans commune mesure: aujourd'hui, ça risque d'être rock'N'Roll, mais il faut faire avec.
Alors vous vous imaginez buvant votre second café avec le sémillant Georges (Clooney, pour celles qui n'ont pas percuté). Il plante ses yeux de braise dans les vôtres (l'épisode de la manche aura tôt fait de vous les décoller) en vous murmurant un suave "What else ?. Mais nous sommes, je vous le rappelle, dans une journée sans. Donc dans votre rêve, une somptueuse vahiné viendra ostensiblement pourrir votre doux duo. Souvenez-vous que quand ça veut pas, ça veut pas !
Aujourd'hui, ne soyez pas étonnée que l'on vous ait coupé l'eau chaude. Voire l'eau, tout court. Les coupure d'eau, d'électricité et de tout ce qui peut être coupé survient toujours les jours sans, c'est une règle. Et parfois même, c'est au moment de la douche, juste avant le rinçage, que les besogneux ouvriers font leur office.
Pourquoi, une vahiné ? Vous n'en avez fichtre aucune idée. Mais elle vous a suffisamment vénère comme ça, sans vous poser la question du pourquoi du comment.
Le rinçage laborieux effectué (un vieux fond de bouilloire vous a sauvé la mise), vous allez vous préparer un second café. Il faut au moins ça, aujourd'hui. Et rebelote, le beau Georges, les yeux de braise, le café qui fume et BING, la vahiné, avec son ridicule pagne et ses cheveux bigrement long. Mais qu'est-ce qu'elle fout ici, cette grogne ? Elle ne peut pas rester dans son bled... heu... wait: dictionnaire.... Papeete ! Avec vos trois cils et vos cheveux trop permanenté, vous ne faite pas le poids. Vade retro, vahinas !
Le maquillage s'effectue sans trop de problème (enfin... pour celle qui connaissent, le pigment fait des chutes, l'eye-liner montrer des signes de sècheresse et votre mascara tout neuf tend à allonger aussi les cernes, mais un bon paquet de coton tiges et vous rattrapez les dégâts sans trop de mal.)
Je t'en ficherais, moi, des vahinés. Je vais pas lui saccager les arpions à Papeete, moi, alors qu'elle fasse de même non mais des fois. Quelle plaie, ces vahinés !
Ou en étais-je ? Ah oui Georges. Non ! Votre patron ! Il appelle ! Vos rêverie vous ont mise fort en retard et il s'inquiète, le pauvre chou. "Foutez quoi ? Vous pensez venir travailler avant Noël ? Vous foutez de moi ? Arrivez sur le champs ou ça va barder pour vous, foi de Dugommeau (voui, dans mes éditos, les patrons et les enquiquineurs s'appelle toujours Dugommeau).
Et alors ? Où qu'elle est, la vahiné ? Ah ça, ça lui a coupé la chiquette, hein! Pour le beau Georges, elle ramène sa fraise, mais dès qu'il s'agit de Dugommeau, y a pu personne ! Trouillarde, va ! Non mais c'est quoi ces façons ? Vous buvez votre café tranquillou avec Georges et elle vient vous enquiquiner, sans même être invitée ? Elle manque pas d'air, cette Vahiné !
Dugommeau vous attend, fidèle à lui-même: les bras croisés (signe de fermeture, mais vous n'avez vraiment pas envie d'entamer une conversation sur la communication non-verbale, vu que sa tronche est, elle aussi, fermée à triple tours.
Vous faites votre mine basse, le moins de vagues possibles, tentant de vous faire oublier. Mais Dugommeau, lui, est dans un jour AVEC. Il ne va donc pas vous faire de cadeau, mais ça, vous le saviez déjà, dès la rencontre fortuite de votre pied avec le bois dur de votre couche. La seule chose à faire, maintenant, est d'attendre que ça passe.
Et à la cafète, elle va se pointer aussi, la pétasse tahitienne ? Elle peut pas vous lâcher le pilon, non ?
Elle est gonflée, cette vahiné, non ?
Mickael Jackson nous a quittés voici un an.
Il y a un an, sitôt l'annonce de sa mort rendue publique, le web a
regorgé de vidéos prouvant par A plus B que son décès n'était qu'une mise
en scène. Les aficionados de cette théorie s'appelle BeLIEvers et ont tous
en commun le fait qu'ils regrettent le départ de MJ et attendent son
retour fracassant, façon Peter Pan. Il s'agit d'une utopie, certes, mais
aussi d'un rêve, une façon de garder son idole vivante.
Le décès de
MJ aura au moins servi son image: le sale gamin qui a accusé le chanteur
de pédophilie a avoué qu'il s'agissait d'un odieux mensonge, que son père
l'y avait obligé, dans le but de s'enrichir. Le salopard s'est suicidé et
son fils devient, pour le coup, l'instigateur de la déchéance de MJ. Mais
il n'est pas seul dans ce fiasco: les juges aussi hargneux que des
pitbull, qui voulaient en découdre avec le King of Pop, histoire de se
faire une notoriété, sont tout aussi responsables. Ils ont mis tant de
minutie à décharner MJ de son humanité que c'en était quasi
pornographique.
Les médias, eux aussi, ont su créer un climat de
doute, savamment alimenté d'anecdotes croustillantes, de faits invérifiés,
voire de mensonges éhontés. Et le public devait suivre tout cela en
direct, y croire ou non, mais l'humain étant ce qu'il est, la présomption
d'innocence à fait place au plus simple "y a pas de fumée sans feu".
Oui, MJ a été assassiné. Non par une piqûre malencontreuse du médecin
à demeure: J'imagine que MJ devait prendre des produits pour tenir et si
MJ demandait quelque chose, on le lui donnait, sans discuter. Il a été
assassiné par la rumeur, par le mensonge, par l'ingratitude et la hargne,
tout cela aidé par le quatrième pouvoir. On nous ment et on en redemande.
Aujourd'hui, la vérité arrive, par bribes. L'honneur de ce garçon
semble être intact, mais il reste toujours des incrédules, des obtus, pour
dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Malgré le fait que MJ ait été
blanchi (maladroit jeu de mot qui a beaucoup faite rire, à l'époque) de
toute accusation.
MJ n'était pas un saint. Il cumulait les bévues,
créait un voile opaque autour de sa personne. - La "chanteuse" Jennifer
fait de même, en portant systématiquement plainte contre quiconque
publierait un article sur elle - je conviens que cela s'apparente plus à
cracher dans la soupe, puisque sans les médias, elle ne serait rien,
puisque c'est une célébrité créée de toutes pièces par ces derniers, fin
de l'aparté )-
Mais il n'en demeure pas moins que cet homme-enfant
avait un cœur en or et qu'il donnait de sa personne et de son capital pour
alléger les souffrances de bien des enfants en leur offrant du temps, de
l'énergie et, accessoirement, des soins médicaux. Curieusement, les médias
restaient assez vagues - voire silencieux - sur ce fait.
Je ne suis
pas une fan inconditionnelle de Mickael Jackson. J'aime sa musique, je
l'écoute volontiers, mais je n'ai jamais fait l'effort de me rendre à l'un
de ses concerts. Cependant, l'homme me fascine: sa propriété de rebondir
dans la tourmente, de faire face à ce qui se fait de pire en matière
d'ignominie, de rester, malgré tout, l'ami des enfants, le rend magistral
à mes yeux.
... sênonsse clêremen
Et la
lumière fût !
Je sais désormais pourquoi nos
jeunes écrivent comme des sagouins, ne prennent plus ( pas ) la peine de
se casser leur adorable nénette à orthographier correctement leurs
messages romantiques, leurs diatribes et leurs petits traits d'esprits si
raffinés. On torche tout ça à sec et on envoie la soudure; Basta.
Je reçois aujourd'hui la facture de mon Iphone adoré et quelle ne
fût pas ma surprise de constater que le fruit de mon éloquence mensuelle
s'élève à 52 SMS pour la Suisse et 24 pour la France. Soit, je suis en
phase de test avec mon nouveau bijou, mais je ne suis pas encore au stade
de Colette ou de la Marquise pour ce qui est de mes écrits. Mon credo
serait même plutôt "la loi du moindre effort"
Ni une ni
deux, je saisi mon téléphone (le fixe, beaucoup moins joli mais sans
surprise, celui-là) . La charmante demoiselle de Swisscom (manquerait plus
qu'elle me morde, tiens) m'annonce que les ( ! * et autres é, à, Ô (en
clair, les lettres accentuées, les parenthèses, les astérisque et autres
petits caractères qui donnent précisément du ...
caractère à un message ) pouvaient
compter jusqu'à 10 digits et qu'un SMS ne peut en contenir qu'un maximum
de 160) du coup, chacun de mes petits mots, tous aussi spirituels que bien
orthographié, était envoyé en 3 fois (donc considéré comme 3 SMS, donc
facturés comme tels). Las ! Je me sens comme l'Avare, à qui on a dérobé sa
cassette
Alors avis aux copines: désormais, je vous enverrai des messages façon
d'jeuns: "Bonjour ma belle" deviendra "lut", "comment vas-tu ? " deviendra
"sava" et " A demain " deviendra " a2m1 ". Qu'on se le dise !
Désormais, terminés les pittoresques petits smilies, les mots entiers,
avec accents et ponctuation, les tournures de phrase alambiquées, les
volutes verbales, les traits d'esprits dont je suis friande, bref, tout ce
qui fait que recevoir un SMS de ma part était considéré comme une fête, le
14 juillet, la saint Sylvestre avant l'heure. C'est l'hallali du verbiage,
le glas de l'émoticon, la fin des haricots.
Je songe aussi à me
fâcher avec la moitié de mon carnet d'adresse. Ça me fera des économies
substantielles, car comme chacun le sait, il n'y en a pas de petites
(d'économies, veux-je dire)
Konpri ?
Lu dans mon quotidien:
Un gendarme a fait usage de son arme pour stopper un véhicule volé qui tentait de forcer un barrage. Touché, le passager est mort.
Dans la nuit de samedi à dimanche, à 2h06, la police cantonale
bernoise avisait les polices fribourgeoises et vaudoises que trois
véhicules haut de gamme venaient d’être volés dans un garage de Lyss (BE).
Dès lors, un dispositif de surveillance a été mis en place sur l’autoroute
A1 entre Kerzers et Estavayer-le-Lac.
Se sachant poursuivis, les
conducteurs des deux premières voitures volées ont alors abandonné les
véhicules sur le bas côté de l’autoroute peu avant la sortie Payerne pour
prendre la fuite à travers champs.
Le troisième véhicule a été arrêté par un barrage routier mis en place par la police cantonale vaudoise dans le tunnel de Sévaz, juste avant l’aire de repos de la Rose de la Broye. Alors que le véhicule s’approchait à vive allure du barrage routier, un policier vaudois a tiré plusieurs coups de feu dans sa direction. Grièvement blessé, le passager de la voiture est décédé sur les lieux malgré les soins prodigués. Le conducteur a été interpelé et mis en garde-à-vue.
[...] Le policier est expérimenté, il a été entendu dimanche soir en tant que prévenu par le juge d’instruction O. T.. Il pouvait être assisté d’un avocat. Il devait être prévenu d’homicide, éventuellement d’homicide par négligence. La justice devra en particulier éclaircir les circonstances exactes de l’incident pour déterminer si l’usage de l’arme était justifié.
Bon. Ca, ce sont les faits: des voleurs de voitures font leur métier de voleurs de voitures et des policiers font leur métier de policiers. Mais tandis que les premiers foncent à fond la caisse sur les seconds, les seconds tirent des coups de feu. Ben, ils auraient du se laisser écraser par les voleurs. C'est quoi cette façon d'empêcher des voleurs de travailler ? Mmhm ?
Le policier, a fait usage de son arme - arme que l'état lui a fourni - et se retrouve en tant qu'accusé, pour avoir tenté de faire régner la loi. Où va t'on ? Elles sont prévues pour quoi, ces armes alors ? Se curer le nez ? Se gratter le dos ?
Je suggère qu'au jour du procès de ce policier, tous ses collègues et tous les flics du pays se rendent au tribunal et déposent leur arme de service. Et là, aux juges et aux avocats de se démerder.
Quand va t'on cesser de privilégier les petites frappes et les enfoirés, les voleurs, les dealers, les violeurs et j'en passe ? Quand se décidera t'on a donner aux policiers les mêmes privilèges que l'on offre sur un plateau aux délinquants ?
On en a marre de trembler devant des petites salopes qui ne risquent rien, puisque soutenus par des avocats sournois, payés par le contribuable et des juges laxistes, qui préfèrent jouer de la jurisprudence plutôt que de la sanction, tandis que les flics se font traîner dans la boue. Que pensent-ils, lorsque le matin ils se lèvent pour aller au boulot ? Ils savent d'avance que le travail ne sera pas reconnu, qu'ils se démènent pour rien puisque les hautes instances semblent préférer les hors la loi.
La police n'est pas la gestapo. La police n'est pas le KGB. Ce sont des femmes et des hommes qui tentent de faire régner l'ordre et de protéger le citoyen. Alors arrêtons de la diaboliser.
On n'est pas toutes logées à la même enseigne. Pour
certaines, la vie est un long fleuve tranquille, jalonné de dragues
romantiques, de propositions indécentes (donc intéressantes) et de photos
réussies, voire bigrement artistiques.
Pour d'autres, c'est une autre paire de manches. Et comme la normalité ne s'accompagne pas forcément d'un QI de frigo, les hommes ont inventé un tas de stratagèmes subtils pour s'en sortir avec panache, évitant ainsi de se mettre les "autres" à dos
- "Que veux-tu, je n'y peux rien: tu n'accroche pas la lumière". Celle-là, on me l'a souvent servie et j'en use moi-même avec la dextérité de Lagardère quand il agite son épée dans les fossés de Quélus. Finalement, la seule façon que j'ai trouvé d'accrocher cette fichue lumière, c'est d'être de dos, voire absente de la photo. Huit tonnes d'anti-rides pour arriver à ce résultat, c'est rageant.
Pour ce qui est de la taille (en hauteur, veux-je dire; je ne vais pas m'appesantir, sans jeu de mot, sur l'épaisseur ni la largeur) , c'est encore plus recherché: les filles élancées ont droit à des sobriquets agaçants, certes, mais pas franchement réducteurs (toujours sans jeu de mot): on se souviens tous de la grande Sauterelle, de la grande Duduche, de la grande Zoa (mouais).
Pour elle, c'est la grande cheminée, pour moi, c'est le petit tonneau. Pour elle, c'est la grande saucisse, pour moi, c'est le petit boudin. Chacutièrement parlant, c'est très discutable.
Même au niveau vestimentaire, on n'est pas à armes égales. Si elle porte un pantalon corsaire, elle a une classe folle. Moi, je ressemble à Jack Sparrow. L'idée de porter un col cheminée ne m'effleure même pas: chacun guetterai avec malice l'arrivée du Père-Noël. Lorsqu'elle porte une cape (chadoooore les capes) elle enroule élégamment ses frêles épaules. Sur moi, la même cape me donne des airs de Belphégor (version Juliette Gréco, qui plus est).
Mais être petite comporte tout de même quelques avantages: on peut s'habiller dans du 16 ans ! Encore faut-il aimer le nombril à l'air et le string à l'air, bref, le tout à l'air. Elle, elle ne peut que s'approvisionner chez Zara, Kookaï, Gant, Hermès, Vuitton, .... Elle m'énerve, tiens. Si je porte un Vuitton, on me prend pour un contrôleur de train. Et la besace Hello Kitty n'est pas franchement glamour, passé un certain âge.
La vie est dure, quand on n'a pas les centimètres qui vont avec la mode. Mais finalement, la bonne grandeur, c'est lorsque les deux pieds touchent le sol. Maigre consolation.
Histoire de ne pas être à la traîne, histoire d'être
de mon temps, d'être moderne ... en bref, de faire comme tout le monde, je
me suis créé un compte Facebook. Bien m'en a pris ! Je peux voir des
vidéos marrantes, des citations magnifiques et même papoter avec mes amis
et ma famille. Facebook est magique. Au 21 ème siècle, on ne se téléphone
plus, on ne s'invite plus: on se facebooque. Au pire, on s'appelle pour se
dire qu'on a facebooké un truc sur son mur.
Madame de Sévigné, pour sûr, serait jalouse: elle aurait adoré facebook et son florilège de groupes exquis (délicatement libellés par: ptain ta manger koi à midi ? , ou si tu te réveil et que ta someil, c'est ke ta pas assé dormit, ou encore mes paren, je lé enmerde).
Mais Facebook, c'est aussi un vivier, une vitrine où l'on peut entr'apercevoir les cerveaux de demain, les futurs génies qui vont forger le monde de leur deux mains (à défaut de leur neurones): ceux qui gloussent en maltraitant un chat, ceux qui se gaussent en commentant une vidéo retraçant le vécu d'une femme battue, ceux qui s'émerveillent avec panache de leur dernière soirée hardcore ou le GHB coulait autant à flot que le whisky et le champagne, bref, ceux qui, demain, devront payer des impôts pour que leur parents et grands parents puissent couler des jours heureux dans de coquettes maisons de retraite.
Et nous avons aussi un aperçu de ce qui nous attends au niveau de la presse écrite, voire de la littérature: exit le français. Maintenant on écrit pour communiquer, pas pour se faire caguer à accorder, conjuguer, orthographier. La grammaire, c'est pour les nuls, c'est bien connu.
La Fontaine, Aragon, Saint Exupéry, sortez de ce corps !
Fini pour moi. Exit. Les statisticiens ne tiendront
plus compte de mon avis éclairé, lucide et guilleret, puisque en entrant
dans cette nouvelle décennie, je suis aussi entrée dans ma cinquantième
année. Las ! Mon panier n'intéresse plus personne, ce que je vais mettre
dedans, désormais, ne fera plus l'objet de recherches et d'études de
marché. Même le PAF me tourne lamentablement le dos. Je peux regarder ce
que bon me semble, peu lui chaut. Du coup, peu importe que je regarde
Thalassa ou les mini-keums. Ne plus faire partie du panel de la ménagère
de moins de cinquante ans, avec un panier drôlement captivant, ça a tout
de même des avantages: Je peux tartiner mes croissants de mayonnaise,
cuire des crayons dans ma choucroute, brasser de l'air exempt de Fébrèze,
laver le blanc avec la couleur sans mettre de lingette intelligente, plus
personne ne va s'en inquiéter.
Cinquante ans, quel bel âge ! Ca vous plombe un curriculum, mais dans le bus, c'est bien commode: on peut rester vissée à son siège sans craindre qu'une pimbêche vous regarde de travers. Dans les restaurants, les serveurs ne vous font plus des œillades salaces, mais redoublent de courtoise, espérant grappiller un pourboire conséquent (les vieilles, ça a des sous, c'est bien connu).
On peut abandonner sans regrets les stilettos pour des chaussures bien confortables. Des bien chaudes en hiver, des qui tiennent bien le pied en été. Et du coup, on se rends compte des 35 ans de souffrances à se tirebouchonner les petons dans des escarpins qui font le pied petit, élégant, raffiné et surtout boudiné.
On peut se rendre à la superette en "comme t'es". Personne ne va reluquer, ni dans notre décolleté ( col roulé, désormais) ni dans votre panier de vieille, dans lequel on va jeter négligemment tout ce qu'on veut.
On met un manteau à son petit chien, on achète des couvertures chauffantes (à la place des bas coutures et des guêpières), on n'a même pas honte de porter des pantoufles moelleuses et on a plus de temps. Pour compter ses rides et ses bobos.
Quand on croise une copine, on parle du temps qu'il fait (jadis, notre puérilité nous faisait parler mecs, make-up, mode et colifichets). On échange des recettes, de préférence des "qui tiennent au ventre". Quand on invite, on prépare un pot-au feu ou une daube (jadis, c'était un sukiyaki, un poulet tandoori ou un buffet végétarien: que de joli dans le décor)
Cinquante ans, le bel âge ! Vivement que j'en aie 10 de plus: ça va être rock'n'roll; l'éclate absolue, le big bang de l'anti-ride, la fission nucléaire au niveau de mon vécu.
Tu reprendras une petite tisane ?
Qu'il est rafraîchissant, ce bambin. Un vrai bouquet
de printemps. lorsqu'il lance d'une voix mutine: "Maman je veux aller
faire caca" ! La Maman, qui en a vu d'autre, lui dit "Alors viens",
faisant mine de l'emmener au cabinet. Mais le mutin bambin décline l'offre
alléchante: "Non, je veux aller faire caca chez Paul". Ah bon.
Il faut dire que ledit Paul a des cabinets nantis d'un Brise Touch et Fresh qui senbonnise la pièce après que l'on y ait déposé sa grosse commission. Qu'on se le dise. Tandis que dans les toilettes de Maman, c'est bien connu, ça sent la vielle pisse, le rance, le bouc ou le phacochère. Heureux Paul !
La publicité ne prend plus de détours. Le tampon qui s'ouvre en corolle, le savon qui soigne celles qui portent des pantalons serrés et qui ont une sexualité débridée, le préservatif à picots, qu'on se le dise: si vous avez une âme de romantique ou de grande fille bien élevée, fuyez les spots publicitaires. On y parle plus souvent de merde, d'hémorroïdes, de ragnagnas et de sex toys que de tubéreuses ou de linge frais.
Un peu décevant quand même
Oui, je le sais, la vraie beauté vient de
l'intérieur. On me le rabâche depuis des décennies, particulièrement en ce
moment où les rides commencent à me peser. Mon entourage tente, tant bien
que mal, de me rassurer: "tu n'a pas tant de rides que ça" ou, pire: "ça
te va bien". Bon, je fais avec: les rides que je n'ai pas me vont
drôlement bien, C'est déjà ça !
Donc, je suis seule pour affronter ces
arrogantes qui me titillent le karma. Mais j'ai de la ressource: des crèmes
drôlement bien qui repulpent, lissent, effacent les sillons encore mieux
qu'une centrale vapeur Laura Star
J'entame donc dangereusement mes maigres économies pour acquérir un pot de cette fabuleuse potion qui va me donner le faciès d'une jeune gamine. J'en frétille d'avance. D'autant que le prospectus est formel: photos à l'appui, on voit les rides qui ont réellement diminué, voire qui se sont totalement volatilisées.
Et c'est là que le produit est fort: en 3 semaines, il vous prouve que vous êtes une femme rare: les résultats ont été obtenus sur 98% des femmes testées et vous, vous faites partie des 2% restants, à savoir celles sur qui la crème fait le même effet qu'un petit pipi de rien du tout dans l'immensité de l'océan majestueux: zéro, rien, nada !
Donc, forte de cette consternante nouvelle, je me procure un autre onguent, tout aussi miraculeux, tout aussi merveilleux et tout aussi onéreux. Et là encore, je suis une femme rare. C'est valorisant, certes, mais pas vraiment pratique. Je préfèrerait faire partie de la plèbe sur qui la pommade fait de l'effet.
Mais une femme ridée a de la suite dans les idées. Je consulte méticuleusement les catalogues, afin de trouver le baume magique. Je commence avec le Dr Pierre Ricaud. Un médecin, ça ne ment pas. Et je vois qu'il propose une crème sublime qui va hydrater mes ridounettes (et, accessoirement, assécher mon porte-monnaie). Mais moi, mes rides, je ne veux pas leur servir l'apéro, je veux juste les fusiller, les virer de ma face, les voir disparaître.
J'ai beau me tartiner avec des crèmes, onguents, pommades, sérums, bases et tout le tintouin, elles restent là, fidèles au poste. Même le botox se marre. Moi, moins.
Alors je vais changer de tactique et déployer le plan Orsec: peeling ou laser, à voir. J'ai déjà mon rendez-vous en poche et je me prépare au pire comme au meilleur.
C'est pas mes microsillons qui auront le dernier mot,
non mais !
Dire que j'ai passé une grande partie de ma vie sans
ça. Inconcevable, nonobstant véridique. Mais heureusement que le
télé-achat m'a remise sur le droit chemin, sur la voie royale, sur
l'autoroute de la plénitude: Maintenant, je sais que ça existe et que je
peux en commander un ! Comment ? Vous ignorez à quoi je fais allusion ?
Inconscients que vous êtes, va ! Je parle, bien entendu, du merveilleux,
astucieux, génialissime et futé Solupied ! Rien que le nom fait déjà
frétiller mes neurones dépensiers.
Pour ceux qui ignorent l'existence de ces neurones-là, sachez que toute femme en est pourvue en suffisance et que leur nombre croît en fonction des produits que l'on agite sous son nez: en temps normal - traduisez "lors des courses du samedi matin", ils restent stables, tendent à baisser au rayon triperie, mais se démultiplient à la pâtisserie ou au rayon maquillage, avec des pics dangereux durant les soldes et chez les grands couturiers.
Bref ! Revenons à notre Solupied. Pour planter le décor, sachez d'entrée que c'est un produit qu'il est bien. Si si ! Un monsieur austère en blouse blanche le certifie: "tous les médecins le disent: Achetez Solupied". Alors si le corps médical nous le conseille, c'est que ça doit être un produit sérieux. Dans Solupied, il y a Solu, qui nous pousse à songer au mot solution, et pied, qui nous suggère le mot pied (ce qui se conçoit bien s'énonce clairement). Il y a aussi olup et lupie. Là, j'avoue que la finesse m'échappe, mais je suis persuadée que ça doit forcément dire quelque chose, vu l'ingéniosité du bidule.
Mais qu'est-ce donc que ce Solupied ? Eh bien, c'est un ustensile révolutionnaire qui permet de râper la corne des pieds. Vous voyez: votre attente n'aura pas été vaine, l'information est réellement percutante ! Mais ce n'est pas tout, que nenni ! Le Solupied est également doté d'un réceptacle astucieux et ingénieux ( je dithyrambe, je sais, le Solupied vaut bien ça) qui réceptionne toute la vieille croûte que le Solupied aura extirpé du dessous de vos petons potelés. Et pour le prouver, les testeurs ouvrent le Solupied avec une frénésie toute pardonnée, regardent l'intérieur du réceptacle tout émoustillés de ce qu'ils voient, écarquillent un peu les yeux et versent le précieux contenu sur la table basse qui se trouve devant eux en un ravissant petit amas de vieille viande desséchée et grisâtre. Magique, je vous dis. Un grand moment de télévision.
Mais la ravissante présentatrice du Solupied n'en reste pas là. Ah que non ! Elle saisi une orange, y passe langoureusement le Solupied, afin de prouver que l'orange est bel et bien râpée. Non non, je n'ai pas fini: après l'orange, elle saisi un ballon de baudruche et y frotte le Solupied. Et là, déception: rien ! Pas la moindre égratignure sur le ballon.
Donc, si vous voulez râper vos pieds ou vos oranges, le Solupied est fait pour vous. Si vous voulez râper des ballons, tournez-vous vers du plus costaud, le Solupied ne pourra rien pour vous. Inutile donc d'emporter le Solupied à la fête à Neuneu pour le tester sur des ballons.
La Journée avait bien commencé. Pas de raison, donc,
de la voir se dégrader. L'esthéticienne, la veille, avait usé de
virtuosité pour me retirer les points noirs (ceux qui surgissent, en
général, là où se situent les petits nerfs bien délicats) et son masque
purifiant avait rempli son office: purifier ce qui avait échappé à l'œil
de lynx de l'esthète esthéticienne. Bref, j'étais rutilante comme une
jante de Harley.
Mon nouveau coiffeur m'attendait de pied ferme pour 16
heures. Programme annoncé: coupe et couleur. Rien de bien terrifiant, mais
quelques ratages successifs ont fini par me rendre ces deux étapes
basiques aussi stressantes qu'une visite inopinée (donc douloureuse) chez
le dentiste.
Je capturai donc mes 4 mèches grassouillettes dans un
pseudo chignon (réussi à la perfection, exploit que je ne renouvelle que
les jours de rendez-vous chez Figaro). J'avais le look austère d'une prof
de flamenco.. Je choisis donc de me maquiller élégamment pour casser le
personnage.
Il est bon de savoir que certaine ombres ombrent plus que
d'autres. En général, ce sont celles que l'en applique au tout dernier
moment, juste avant de tirer la porte d'entrée et d'affronter le monde, le
public, les voisins de bus. Qu'importe: la prof de flamenco aura le regard
façon Louise Brooks. Et la dégaine de Laura Ingalls. puisque les vêtements
choisis à la toute dernière minute tendent rarement à nous sublimer, ce
qui nous oblique à nous rabattre sur du sûr, du classique, enfin.... du
"qui nous va" (et qui ne poireaute pas lamentablement dans la corbeille de
repassage). La première impression est capitale. Notre tout nouveau
coiffeur va donc très vite être fixé sur le personnage. Le premier choc
passé, il faut lui présenter l'état des travaux. On retire lascivement le
catogan qui enserre ce qui nous sert de tignasse. L'œil du coiffeur
brille durant quelques interminable secondes. Puis il écoute nos désirs et
explique ce qu'il peut faire avec...ça.
Un coiffeur qui écoute? La
journée n'était donc pas perdue! Et lui, de nous expliquer les volumes, la
texture de notre "chevelure", et tout un tas de petits conseils qu'on
écoute mollement, persuadée que de toute façon, on va ressortir avec une
tête apprêtée, laquée et artificielle, façon playmobill. Les ciseaux
voltigent, le shampooing mousse abondamment, votre tête commence à
ressembler à quelque chose, malgré la faculté immuable des miroirs de
salons de coiffure à mettre en exergues vos rides, ridules, cernes, double
menton et autres délicatesses que la vie vous offre au fils des ans.
Avant de faire la couleur, il sèche les cheveux sans
même y toucher: simplement d'un coup de sèche cheveux. Et ô surprise: vous
être, malgré tout, merveilleusement bien coiffée: enfin, vous avez la
coupe que vous attendiez depuis tant d'années. Mais une femme satisfaite a
toujours un petit quelque chose qui la chiffonne, qu'il faut modifier. Je
n'échappais pas à la règle. Une minuscule mèchounette me titillait le
regard, attirait mon œil critique. Je saisis donc le miroir sur le
comptoir afin de voir plus avant s'il faillait ou non, agir sur
l'arrogante. Bing patatras chling. Le peigne et les ciseaux de mon Figaro
se retrouvent par terre, sans ménagement aucun. Particularité d'un ciseau
de coiffeur: ils coupent à merveille. Autre particularité: ils coûtent le
lard du chat. Autre particularité: ils sont fragiles comme une coupette de
cristal. Ma première rencontre avec mon tout nouveau coiffeur ne se
passait donc pas sous les meilleurs auspices. Mais en discutant, on arrive
toujours à un accord. Mon assureur s'occupera de remplacer l'outil et moi,
je pourrais retourner chez Figaro la tête haute (et bien coiffée), afin
qu'il réitère la magie de la coupe qui donne un air humain a la plus
bizarroïde des tignasses.
C'était
un jour anodin, comme tout autre jour anodin. La télé ronronnait, le chat
aussi, vous, vous ronflez carrément, loin d'imaginer qu'un missile allait vous
arriver dessus, sans crier gare (c'est traître, un missile). En fond
sonore, loin loin loin, une petite voix mutine vous incite à voir à quelle
vitesse vos soupes moulinées seront vite préparées avec cet appareil. Chez
vous, le mot A P P A R E I L a toujours eu un effet tenseur: vos paupières
s'ouvrent instantanément, vous écarquillez les yeux, vous redressez sur
votre séant afin d'admirer la chose, l'objet, la merveille: l'appareil à
faire de la soupe drôlement vite.
Et c'est qu'il est malin, le bougre:
en sus de la soupe, il mouline les frappés ( vous détestez, mais l'idée de
pouvoir en faire vous séduit ) les légumes, les omelettes, les crêpes,
les.... enfin quoi, il mouline vite et bien. Vous avez déjà un joli stock
de robots en tous genre, mais pas celui-là!
La décision est prise: Il
me le faut absolument. La grosse difficulté sera de faire passer
l'information à Môssieur qui gémit à chaque nouvel achat. "on va la mettre
où". Parce que depuis quelques années, il faut déployer des trésors
d'ingéniosité pour faire entrer la moindre babiole dans votre cuisine.
Alors pour annoncer à Môssieur la venue prochaine d'un nouveau A P P A R E
I L, vous déployez le plan ORSEC.
Pour commencer, vous faites des
omelettes pas bien battues, exprès. Puis des laits fraise pas battus du
tout. C'est qu'il vous connait depuis le temps ! Vos manœuvres, vos
manigances, il les connaît aussi ! Vous avez utilisez toutes les munitions pour
arriver à vos fins: la moue mutine, la gentillesse post-achat, la menace,
le chantage, l'indifférence..... tout y est passé. Alors pour votre 48ème
robot, il va falloir jouer serré. Très serré.
Vous commencez par vous
redécouvrir des talent de cuisinière émérite. Vous le gavez de petits
plats mitonnés, de daubes, de desserts bourratifs. En n'omettant pas de
glisser subrepticement que si vous aviez un A P P A R E I L adéquat, votre
sauce serait meilleure, votre dessert plus onctueux, vos entremet plus
avenants. Puis vous user de stratagèmes bien féminins, en fonction de ce
que la nature vous aura donné (battre des paupières lorsqu'on a trois cils
rabougris n'aura qu'un effet limité sur la cible)
Une difficulté majeur
est de montrer l'A P P A R E I L à Môssieur, sans qu'il se rende compte
que c'est une basse manipulation. Et le télé-achat n'est pas son émission
préférée. La encore il faut ruser intelligemment. Instiller un extrait du
télé-achat sur la cassette de son dernier match de foot n'est pas vraiment
un plan fiable. Pire, cela risque de mettre en péril la quiétude du
couple. Alors vous enregistrez un film au demeurant passionnant en
glissant habilement l'annonce du télé-achat, 10 minutes avant la fin, pile
poil au moment où l'assassin allait être démasqué. L'homme se fige,
contrit. Vous profitez de son mal être pour lancer des superlatifs
dithyrambiques quant à la beauté, l'efficacité de cette machine
révolutionnaire et avant qu'il ait le temps de piper, la suite du film
revient, l'assassin se fait arrêter, la vedette embrasse le héros, fondu
artistique, FIN, générique. Et vous glissez naïvement: " c'est formidable,
ne trouves-tu pas? (vous battez vos trois cils mités pour appuyer vos
dires) et l'homme réagit. Sur le film. Et vous, sans vous démonter,
revenez aussi sec sur l'appareil. Et l'homme de vous sortir sa litanie
" Mais on va le mettre où " ?
Quelques semaines plus tard, Môssieur aura sa
réponse: vous l'avez mis au fond du placard, car votre 17ème robot hache
le persil comme pas deux, le 25éme se charge de oignon mieux que personne
et les soupes moulinées, vous les confiez au batteur que votre Maman vous
a offert pour vos 30 ans.
Il est des soirs anodins tout simplement divins.
Vous regardez votre télé, vautrée emmitouflée calfeutrée pelotonnée sur
votre sofa préféré, une tasse de café brûlant dans une main et la zapette
dans l'autre, un immense bol de pop-corn sur la table basse, le chat
ronronnant sur votre ventre et le petit chien roulé en boule à vos pieds.
Ce soir, c'est Brodway ! Vous êtes seule et vous pouvez faire vous-même le
programme, sans justifier de vos choix, fussent-ils rédhibitoires,
agaçants, voire gnans-gnans. Et votre programme préféré, c'est le zapping.
Pas celui de Canal +: le vôtre, que vous faites en gardant le doigt
scotché sur le bouton de défilement des chaînes et en organisant des
petits jeux hautement éducatifs. Cela donne, à peu de chose près ceci:
ZAP (la pub). "bon, on dirait que j'achèterai le produit de la prochaine
pub". La pub suivante vante un ustensile en forme de griffe, servant à
arracher les mauvaises herbes du jardin sans efforts. Vous n'avez pas de
jardin, mais votre yucca n'en mène pas large.
ZAP (Top Model) "Si
Brooke sort une gentillesse dans les 15 secondes, je suis o-bli-gée de
mettre de l'ordre dans le tiroir à fouillis du corridor". Brave Brooke,
fidèle à elle-même vous aura sauvée d'une corvée en étant garce durant 24
secondes.
ZAP (Star Academy) au premier gros mot prononcé je suis
o-bli-gée ... (pas le temps de dire quoi: chez Star Academy on sait tout
des testicules de X qui se les fait casser, battre ou pire encore depuis
le début de l'émission. Et qui le dit haut, clair et vulgairement toutes
les trois secondes 27)
ZAP (un téléfilm) "Bon, on dit que je serais
o-bli-gée de me marier avec le 3ème homme qui entre en scène (Mickey
Roney) Bon alors on dirait que j'avais dit le quatrième...OUCH! non, bon
Mickey Roney, ça ira. Vous remarquerez que lors de ces soirées zapping,
votre français tend à prendre des formes peu littéraires, mais ça fait
partie du jeu!
ZAP, (une émission de variété). Là, on dirait que je
suis o-bli-gée de coucher avec le prochain qui vient chanter... Euh...Bon,
il y a des soirs comme ça! Et si j'allais ranger le tiroir à fouillis? La
vision d'une nuit torride avec Jean Sablon devrait vous donner du courage
à la besogne.
Mais certains soirs, le jeu se pimente agréablement: vous
êtes o-bli-gée d'acheter le dernier parfum de Dior, de vous marier avec
Clark Gable ou de vous acoquiner avec Georges Clooney. Et ces soirs-là, le
tiroir à fouillis du corridor peut toujours attendre!
Il y a des jours comme ça. Pourtant rien n'y
prédisposait. La journée se passait bien, mettons normalement. Il faisait
beau. Enfin, il ne pleuvait pas. Votre brushing et votre mascara avaient
tenu toute la journée et votre déodorant ne vous avait pas lâchée. Donc
tout se déroulait sans encombre. Et c'est sans crier gare qu'un grain de
sable est venu s'immiscer dans le rouage pourtant bien huilé de votre
train-train. Gros, le grain. Vous prenez votre bus pour rentrer du
travail. Une place assise se libère, juste en face d'un sublime costume
trois-pièce fringuant et, ma foi, fort joli. Vous croisez les jambes le
plus élégamment possible, vous jouez les wonder-women "à- qui on-
ne-la-fait-pas", tout en laissant entrevoir qu'avec un peu
d'insistance.... Le costume vous lance des regards intéressé. Votre
personne semble ne pas laisser indifférent, ce qui n'est pas pour vous
déplaire: rien que le prix de votre anti-rides devraient vous conforter
dans l'idée que vous êtes la meilleure. Mais cela fait toujours un
pincement de sentir que l'on plaît. Et votre voisin de banquette le sent.
Mais à peine amorce t'il un joyeux "bonjour mademoiselle" que vous vous
cabrez comme une danseuse de flamenco. Vous le toisez des Ray-Ban aux
semelles avec un regard sans équivoque. Le message est passé: "t'avises
pas de me parler, nabot". Pourquoi? Vous ne le saurez jamais. Le costume
se ravise, s'enfonce, interloqué, dans sa banquette et ne vous adresse
plus le moindre regard. Et vous vous sentez nulle et toute petite. Vous
êtes peut-être passée à côté d'une grande histoire. En plus il avait l'air
vraiment gentil et avenant. N'épiloguez pas: le mal est fait. En temps
normal, vous êtes pourtant d'une nature joyeuse et ouverte. Vous ne
rechignez pas pour sortir avec les copines et ne souffrez pas du complexe
de Cendrillon. Mais parfois le cortex, l'hypophyse ou les œstrogènes vous
jouent des tours.
Les files d'attente vous donnent le blues. Alors,
pour tromper l'ennui, vous discutez avec votre voisine de queue, histoire
de lui montrer que vous êtes une brave personne, gentille et complaisante.
Mais vous aimez aussi montrer que vous avez un peu de culture. Alors, vous
y allez de vos citations préférées, sans omettre de préciser " Lacan a dit
que..." "BHL a écrit que...". Tout ce que vous connaissez de BHL, c'est
Arielle Dombasle, mais la mémère de la file d'attente n'en sait rien,
alors! Et lorsqu'un enfant vous bouscule sans le faire exprès (mouais)
vous portez le coup de grâce. " Quand je pense que Sartre a dit qu'il
fallait avoir une haute estime de soi pour avoir envie de se reproduire!".
Le bambin maladroit revient dans votre direction, dit à votre
interlocutrice "Maman, Delphine et Cedric ne veulent pas jouer avec moi!"
et vous, vous mettez les bouchées doubles pour trouver une citation qui
pourrait vous sortir de ce mauvais pas. A part "Dessines-moi un mouton",
rien ne vient. Votre cerveau surchauffe, ainsi que vos joues et votre Ego.
Vous espérez que votre lamentable "il est mignon, quel âge il a ?" vous
sortira de ce mauvais pas, mais vous sentez bien que l'entente cordiale
est maintenant rompue. Et vous enviez Arielle Dombasle. Pas pour ses sous,
sa beauté ou son mari: vous aimeriez juste être là où elle est: n'importe
où, sauf dans cette maudite file d'attente.
La beauté, ça ne se mange pas en salade D'accord,
ça ne veut rien dire. Encore qu'avec nos onctions d'huile d'amande douce,
nos rinçages au vinaigre si salutaires pour nos tignasses, nos compresses
de concombre (pour fusiller les cernes) et nos hectolitres de fromage
blanc engloutis en toute bonne conscience pour garder la ligne, notre aura
se rapproche plus de la frisée aux lardons que de la grande fille toute
simple. Mais le but de toutes ces manœuvres, c'est la beauté. Essayer de
se rapprocher de la liane qui présente le maillot échancré de la page 8
devient une idée fixe, un sacerdoce. Pas impossible, certes, mais il y a
du boulot. A commencer par les rondeurs, justement. Nous, on est potelée
juste comme il faut mais pas là où il faut. L'idéal serait de pouvoir
répartir les capitons comme de la pâte à modeler. Et comme à l'impossible
nulle n'est tenue, on se précipite au Fitness le plus proche pour se
forger un corps de marbre. 650 francs l'abonnement d'une année (il faut
bien ça). Vous n'y foulerez le lino que 4 fois. Un bon régime vous semble
plus adapté, moins contraignant, moins fatiguant. Mais vous investissez
dans une cassette vidéo (Cindy Crawford), un appareil pour les abdominaux,
une paire d'altères roses fluo, un tapis de gymnastique et un élastique
d'exercice. Sans oublier une corde à sauter, pour le plus grand plaisir du
voisin du dessous! Là, vous y mettez plus de cœur à l'ouvrage: 15 jours
d'exercices et tout le barda se retrouve dans le fond d'une armoire, sans
espoir de revoir un jour la lumière du soleil.
Votre corps remodelé
(!), vous décidez de faire peau neuve. Et le must en la matière, c'est le
naturel. Huile de palme, savon de Marseille, huiles essentielles, beurre
de karité, lait d'amande, algue de Bretagne, toute la gamme y passe. Vous
vous tartinez, oignez, pomponnez, grattounez, limez, poncez, savonnez à
l'envi. A l'arrivée, vous êtes plus rutilante qu'une Harley Davidson, les
pare-chocs en plus flappis (rapport aux capitons sus-mentionnés). Pour
votre chevelure, pas de tralalas: vous confiez votre toison à une
professionnelle. Elle vous suggère une légère ondulation qui donnera du
corps à la coiffure. Et d'ajouter, malicieuse: "en plus comme il sont
gras, ça va leur faire du bien". Vendu! Avoir le cheveu ondulé et frais,
c'est un rêve de toujours. "Je vous met une petite crème? une petit
fixatif? Des mèches, ça vous irait à ravir. Re-vendu. Vous ressortez du
salon allégée de 200 francs et frisée comme un alpaga. Et verdâtre,
rapport aux mèches qui ont mal digéré le cocktail permantente-coloration.
Mais vous ne mollissez pas. Les ongles aussi, c'est important. Cela
auréole la beauté. Vous confiez donc vos rognures à la gentille dame qui
va les transformer en griffes fatales. Et douloureuses. Le repousse-peaux
vous agresse et repousse aussi la viande. Rentrée à la maison, vous
dévalisez le stock de sparadrap et de pommade l'arnica. Vous vous
retrouvez les doigts bandelettés façon Michaël Jackson et l'air emprunté
pour les utiliser à quoi que ce soit sans vous arracher un cri de
douleur.
Être belle, c'est vraiment épuisant. Et dire qu'il y a encore
des allumés pour dire que la vraie beauté vient de l'intérieur. Sots, va!
Ca l'avance à quoi de rentrer de boîte seule avec sa beauté intérieure?
Nous, au moins, on a une petite chance. Pas trop souvent, car le manque de
sommeil creuse des rides (botox) et brouille le teint (masque au persil),
mais pour la rigolade, on est pas les dernières (Vitamine A sur le pli
naso-géniens, la ride du sourire) et quand on fait la fête (Aspro, jus
d'orange et complément vitaminé) on s'investit à fond (épilation du
maillot, des aisselles et de tout ce qui dépasse, fumigation, cataplasme
d'argile, tire-comédon et rectification de la ligne des sourcils.
Permanente des cils pour les cas pointus). On veut bien être belles
intérieurement, mais dehors, ça en jette davantage. Juste, ça prend du
temps
C'est à peine si l'on prend le temps de se dire
bonjour. De s'inquiéter de la santé de son voisin, de prendre des
nouvelles de la famille. Aujourd'hui, tout va trop vite, trop fort, trop
loin. Grâce au micro-ondes, nos carottes vichy sont cuites avant même
d'être pelées. A la télévision, les présentateurs parlent si vite qu'on ne
comprend qu'un mot sur quatre. Il faut dire qu'ils ont quatre fois plus de
choses à nous dire et trois fois moins de temps pour les écouter. Star
Academy nous pond une vedette internationale en 6 mois. Avant, on avait le
statut de Star à la force du poignet, enfin...des cordes vocales.
Maintenant, c'est à la force du poignet des téléspectateurs qui doivent
téléphoner pour éliminer les concurrents irascibles. Moins laborieux mais
plus expéditif.
Alors, de temps en temps, il fait bon de s'arrêter un
instant. Se garder un moment juste pour soi, égoïstement et sans la
moindre arrière pensée. Et pour que ce break soit savoureux à souhait,
pourquoi ne pas écouter un homme qui sait jongler avec les mots et les
mouchoirs. Qui met son nez rouge pour faire ses adieux posthumes, qui joue
du bandonéon, de la trompette de la clarinette et du verbe avec une
dextérité digne de Cyrano de Bergerac. Un pur moment de délice et de
romantisme. Un bonheur absolu. Je vous parle de Raymond Devos. Un coffret
DVD vient de sortir: 80 ans, 80 sketches. Si vous êtes de ceux et celles
qui pense que les poètes sont trop rares, précipitez-vous pour acheter
cette merveille. Et écoutez attentivement (et plusieurs fois) chacun des
textes. Vous allez entrer dans une dimension fabuleuse: le repos du
guerrier après la bataille de Trafalgar. 15 minutes de Devos, ça vaut
largement une semaine de thalasso. J'exagère à peine!
Sa main caressait doucement ses cheveux d'or et
tandis qu'il lui murmurait des mots que seuls connaissent les anges..." Tu
rêves, ma fille! Le temps n'est plus au romantisme. Si tu veux faire ta
route, te frayer un chemin dans la vie, tu as intérêt à te blinder. C'en
est fi de la comtesse de Ségur, exit La Rochefoucault, Verlaine et
Rimbaud. Aujourd'hui, c'est Rocco Sifredi à tous les étages.
A
commencer par nos bambins adorés. Entre deux polycopiés à remplir, une
matinée piscine et un devoir de math, on leur assène des cours d'éducation
sexuelle détaillés. Désormais ils savent comment faire des bébés, comment
éviter d'en faire, comment réveiller une libido vacillante et j'en passe.
Du coup, la cote du Kinder pingui est en chute libre, suppléé par le
préservatif (ça fait des chouettes ballons d'eau!) Et que deviennent les
roses, les choux et les cigognes? Aux oubliettes.
A l'âge adulte, la
sexualité ne pose pas trop de problème. Du reste, la télé nous montre
comment s'y prendre en de multiples occasions. En voyant les téléfilms
érotiques (et nombreux) que chaque chaîne de TV qui se respecte passe dans
ses programmes, tout un chacun sait comment aborder une jeune fille au
pair, recevoir un plombier ou un agent d'assurance ou demander à sa
meilleure amie des astuces pour atteindre le Nivana avec Bob, le nouveau
chef de service si mignon. Et la copine de vous expliquer avec force
détails comment elle s'y est prise pour culbuter ledit Bob, gestes
explicites à l'appui. Ca, c'est une copine! D'ailleurs, Messieurs, c'est
bien connu: dès que vous avez le dos tourné (traduisez: sitôt que vous
êtes au boulot) vos épouses invitent des tas de copines lascives à la
maison et organisent des concours de t-shirts mouillés, des batailles de
polochons en petites culottes et des séances torrides, rien qu'entre
filles.
Au soir de sa vie, l'Homme aspire à un peu de calme et de
tranquillité. Il aime à se remémorer en silence les étapes de sa vie comme
le jour où... Tu rêves mon joli! Si tu crois que tu vas pouvoir te reposer
sur tes lauriers et te la couler douce! Viagra, pain, beurre, piment et en
avant la musique.
Ah! qu'il est loin le temps ou l'on prenait le temps
de se conter fleurette. Ou l'homme courtisait sa douce et lui susurrait à
l'oreille des choses que seuls les anges connaissent.
Hier, des petits
oiseaux, aujourd'hui des bonobos.
Revoilà les temps heureux des boules multicolores,
des sapins scintillants et des cadeaux joliment enrubannés. Surtout les
cadeaux! Parce que moi, les cadeaux, j'aime ça! Ouvrir fébrilement un
paquet qui fait mine de résister, ça me donne des frissons tout partout.
Tirer délicatement sur le ruban, tenter d'ouvrir le paquet sans déchirer
l'emballage qui pourra toujours servir "pask'il est drôlement beau ce
papier, où tu l'as acheté?". Finir par déchirer ledit papier en lambeaux
avant d'avoir entendu la réponse car, en réalité, le papier, vous en avez
rien à faire. Pour l'heure, c'est le contenu de la boîte qui vous
intrigue, qui vous titille, qui vous prend la tête. Vous vous laissez tout
de même aller à penser que le papier collant est vraiment solide. "Y fôdra
que j'achète le même: il est drôlement costaud!". Mais cette pensée était
vraiment fugace. Votre esprit revient derechef sur le cadeau qui commence
à ressembler à un paillasson à force de vous acharner dessus. Prendre un
couteau pour vous aider ne vous vient même pas à l'esprit: trop loin, la
cuisine. Vous maudissez celui qui a emballé votre présent, avec une
mauvaise conscience toute relative. "C'est à croire qu'il n'a pas envie
que je l'ouvre c'te maudit paquet!"
Ouf! Le papier cède enfin. Vous
êtes entourée de lambeaux de papier, de faveur, de papier collant. Vous ne
les voyez même pas, jonchant lamentablement sur le sol. Terminant
d'arracher le papier, vous découvrez avec bonheur... un carton. Bien
collé, avec le fameux papier collant si collant. Et la cuisine est
toujours aussi loin. Et comme les préparatifs de la fête vous ont rendue
fébrile, vos ongles sont rongés jusqu'à la troisième phalangette, donc peu
secourables. Bah! il vous reste les dents pour attaquer le sournois.
D'abord en douceur, histoire d'économiser votre rouge à lèvres. Puis
beaucoup moins élégamment. Le carton est maintenant mieux maquillé que
vous. Le papier collant cède sous la pression de vos chicots, le carton
s'ouvre enfin, dévoilant un amas de papier de soie froissé. Vous faites
valdinguer le papier de soie, cherchant dans le carton la surprise, le
cadeau, l'Objet. Rien. Le carton est vide de chez vide.
- "M'enfin, qui
m'offre des cartons avec rien dedans?"
C'était Mamie. Qui nous avait
offert une magnifique boule de noël en verre soufflé à la main. "Mais
Mamie, il n'y a rien dans ce carton!"
- "Mais si voyons; je l'ai
emballé moi-même et j'ai entortillé la boule dans du papier de soie pour
la protéger." Oups!
Joyeux Noël, Mamie.
Hier soir, je regardais, lascivement vautrée dans
mon canapé moelleux, une émission choc au titre évocateur: Explosif !
(point d'exclamation compris dans le titre, c'est dire si le contenu du
programme devait l'être explosif !) Le principe: montrer des images
étonnantes ou détonantes, des chocs, des gamelles, des courses poursuites,
des arrestations en direct, bref: que du bonheur. J'adore!
L'un des
reportages montrait l'intérieur d'un avion, rempli d'étudiants assoiffés
de rigolade. Et quoi de plus rigolo que d'organiser un concours de T-shirt
mouillé? Ni une, ni deux, voila 5 filles qui se présentent devant des
garçons armés de bouteilles d'eau et se font arroser copieusement le
torse. Jusque là, rien de bien nouveau: on a rien trouvé de mieux que de
l'eau pour mouiller des t-shirts.
Et pour arbitrer les filles, les
étudiants ont choisi les stewards qui, ayant du mal à départager, s'en
sont remis... au pilote de l'avion en personne! Bon, je sais que ce n'est
pas très orthodoxe, mais juguler une centaine de jeunes en folie n'est pas
chose aisée. La gagnante à reçu quelques billets... et l'une des perdante
a reçu une baffe dans son Ego. De retour à la maison, elle s'est donc
plainte à sa môman qui a derechef déposé plainte contre la compagnie
aérienne. Résultat: mise à pied du personnel de bord. Mignon, non? Surtout
lorsqu'on sait que la bêcheuse argumente "je ne voulais pas, mais je n'ai
pas osé dire non". Le seul hic: sur la casette vidéo, on la voit très
nettement tendre goulûment ses tétines afin de recevoir l'eau du concours.
Je suis certaine que si elle avait remporté le concours, sa Môman n'aurais
pas relevé la chose et aurait même été fière de sa fifille. Dur de se
rendre compte qu'on a éduqué une roulure avec des nénés de (mauvaise)
perdante!
Bisous à toutes et à tous et à bientôt sur cet édito
!
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